(f) baby, you were the love of my life | libre

love interest D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Diana l'a toujours aimée. De la crinière blonde épaisse qui cascadait sur ses épaules d'enfant, à la queue-de-cheval haute et élégante qu'elle arborait adolescente. Diana n'avait d'yeux que pour elle. Cette gamine qu'elle admirait, qui avait par la suite représenté la première source de ses désirs et fantasmes. Elles avaient le même âge, évoluaient dans le même cycle, mais ne se côtoyaient pas. Elle, elle appartenait à l'élite. Elle ne s'approchait pas des gamins comme Diana. Mais son aura racontait une tout autre histoire que la Bolton rêvait de découvrir. De ses yeux qui avaient perdu leur innocence bien avant les pupilles encore sirupeuses de ses pairs, à ses membres qui demeuraient été comme hiver, impénétrables, savamment camouflés. Bien qu'évoluant parmi les gosses de riches les plus tapageurs de la ville, Diana ne l'apercevait que rarement en dehors de l'école. Elle se languissait de chaque regard qu'elle avait la chance d'échanger avec celle qui l'ignorait royalement. Qui peinait parfois à la re-situer lorsqu'il leur arrivait d'échanger. Diana a tout tenté pour attirer son attention. Sauf aller jusqu'à ses beaux yeux, tout lui avouer. Ça, c'était l'assurance d'un râteau en bonne et due forme, c'était l'assurance de ne jamais voir ses plus beaux rêves se réaliser. Diana c'en est mordu les doigts de regret. Littéralement. Au départ de la blonde, il ne lui restait plus que ses yeux pour pleurer. Elle s'était évaporée un matin de juillet. Quelques jours après la remise de leurs diplômes, plus une trace de celle qui devint peu à peu le fantôme des relations présentes et futures de Diana. Laquelle a enchaîné les couples foireux pour se remettre de la perte de celle qui n'a jamais été sienne; suite uniforme de jolies blondes sans profondeur auxquelles elle n'accordait que quelques semaines pour lui prouver qu'elle s'était trompée à leur sujet, mais inévitablement, elle avait la certitude qu'aucune n'était à la hauteur dans l'heure suivant leur rencontre. Partager quelques instants avec elles représentait une maigre compensation du vide qui se creusait, là, dans le creux de sa poitrine, jusqu'à l'apparition furtive d'une chevelure blonde qu'elle ne manquerait pour rien au monde. Elle est de retour.

⋆⋆⋆ Diana n'a jamais réussi à attirer son attention. Bien trop préoccupée par ce qu'elle subissait chez elle, elle ne s'est jamais beaucoup intéressée aux autres, pas même à celleux qu'elle appelait ses amis. Si, il y a bien une fois ou peut-être plusieurs. Elles avaient 16 ou 17 ans, Diana arpentait les allées du Forever 21 du centre commercial attenant à la ville. Elle l'a vue quitter le magasin les poches pleines, ne pas être inquiétée une seule seconde de ses larçins, elle l'a suivie, l'a vue réitérer l'expérience, chez Sephora puis Bath and Body Works. Dans son esprit, Diana, c'est cette gamine bien trop maligne pour cette petite vie, dans cette petite ville; c'est cette femme, aujourd'hui, à qui elle compte exposer son plan de vengeance dans l'espoir d'être suivie aveuglément par cette complète inconnue. À moins qu'un peu de manipulation lui épargne le besoin d'avoir à se justifier...